Carte australe depuis La Réunion

Un département français doté de superbes plages, d’un sommet qui culmine à plus de 3000 mètres, de paysages sublimes et verdoyants, d’un volcan en activité, d’une histoire riche et douloureuse, d’une culture créole nourrie de ses multiples apports européens, africains et asiatiques … »L’île intense » disent les prospectus de promotion du tourisme… Difficile de leur donner tort, la Réunion offre de nombreux attraits au visiteur qui aura passé une bonne part des 11 heures d’avion nécessaires pour la rejoindre depuis la métropole pour se remettre un peu à jour sur les dernières sorties cinéma!

Vacances hivernales donc (hémisphère sud oblige!), accueillis royalement chez Birgit et Jeff (un grand merci à eux), basées sur une forte composante de randonnée : les Hauts de l’île, et en particulier ses trois cirques (Salazie, Cilaos, Mafate), une variété d’itinéraires inoubliables qu’un marcheur digne de ce nom se doit d’avoir un minimum arpentés…

Salazie

Nous arpentâmes donc :

• fenêtre des Makes : vues sur Cilaos,
• Roche verre bouteille depuis Dos d’Âne : vues sur Mafate,
• Grand Bassin (en 2 jours avec nuit en gîte),
• Marla (cirque de Mafate) par le col du Taïbit et la cascade des trois roches (en 2 jours),

 

 

 

 

• le Maïdo (vues sur Mafate …quand les nuages l’autorisent!),
• l’ascension du Piton des Neiges (3070 mètres) pour un lever de soleil unique  (en 2 jours et nuit au refuge),
• boucle de 3 jours au nord de Mafate par le sentier scout (nuits à Aurère et Ilêt à Bourse),
• enclos Fouqué (Piton de la Fournaise) jusqu’à la chapelle de Rosemont.

 

 

Panoramas extraordinaires ponctués d’exclamations admiratives, jus d’oranges pressées d’anthologie à Ilêt à Malheur, dîners créoles roboratifs et rhums « bien » arrangés aux gîtes, foot à Marla sous la pluie, énigmes et baccalauréat pour motiver les troupes, échanges riches et joyeux avec nos hôtes et d’autres voyageurs-à-pied, pique nique biscottes-thon mais aussi souffle court et jambes en plomb alors que le col recule à mesure que nous progressons, « farine » (brouillard réunionnais)  au Taïbit et descente interminable et vertigineuse vers Bras sec.

Nous nous sommes introduits dans de mystérieux et esthétiques tunnels de lave (refroidis) pour mieux appréhender la genèse de cette île-volcan ,

 

 

 

avons rendu visite aux poissons colorés du lagon de Saint Gilles,  avons admiré les vieilles souches de filaos qui font des pointes sur le sable de l’ermitage ,

 

 

 

 

 

avons survolé l’île derrière une hélice, avons discrètement surplombé une baleine à bosse et son petit depuis un parapente,

avons exploré la rivière Langevin pendus à une tyrolienne ou immergés dans ses eaux fraîches ,

 

 

avons mis à mal nos estomacs lors d’une partie de pêche au gros peu fructueuse (nous ne sommes pas encore parvenus à déterminer qui était le « gros » dans l’histoire…).

L’économie de la canne à sucre n’a (quasiment) plus de secrets pour nous depuis la visite du musée Stella Matutina, l’histoire terrible de l’esclavage à La Réunion nous a été contée avec talent au musée Villèle, la flore de l’île nous a été présentée à la villa Folio (Hell-Bourg) et au domaine du café grillé où nous avons goûté le café Bourbon, les maisons créoles ont défilé devant nous à Saint Denis, Saint Pierre et Hell-Bourg. J’ai effectué, 30 ans après, un pèlerinage au siège des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) à Saint Pierre où je me suis recueilli devant le manchot inconnu…

Quatre semaines intenses (ça se confirme) pour un dépaysement …j’allais écrire « total », mais non car si la géographie est exotique à tous les sens du terme, la langue et la culture françaises sont bien présentes et l’on se sent toujours en terrain familier. D’autant que l’accueil et l’amabilité des réunionnais sont exemplaires.